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Les dangers des régimes extrêmes

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En ouvrant n’importe quel magazine ou en regardant les postes publicitaires visant un public féminin on se rend vite compte que la mode est à la maigreur. De plus en plus de femmes y compris les adolescentes veulent obtenir la silhouette de leurs idoles. Les médias sont en effet un très mauvais exemple et de nombreuses jeunes femmes, certaines encore enfant, sont prêtes à sacrifier leur santé afin de pouvoir rentrer dans une garde de robe taille « zéro ».

Dans nos sociétés modernes où l’alimentation devient une obsession pour beaucoup, obésité et anorexie se côtoient. Tout comme l’excès de prise alimentaire les régimes extrêmes ne sont pas sans conséquence sur la santé physique et psychique de l’individu qui les pratique.

L’engrenage des régimes

Dans la plupart des cas tout commence par un simple régime, on souhaite simplement perdre un ou deux kilos. Le plaisir et la sensation de contrôle éprouvés lorsque cette perte de poids est atteinte pousse à vouloir maigrir encore plus. A partir de là, un cercle vicieux peut se mettre en place dans le but d’obtenir un corps considéré parfait.

Un régime extrême (moins de 1000kcal par jour) certes entraînera une perte de poids rapide, d’autant plus si une activité physique est pratiquée, mais elle sera de court terme. Le poids perdu provient de la réduction de la masse graisseuse mais également de la masse musculaire. Sachant que plus cette dernière est importante plus les besoins en énergie sont importants, perdre du poids de cette façon entraine un ralentissement du métabolisme. De ce fait, les personnes désirant prolonger l’amaigrissement vont avoir recourt à une restriction encore plus importante de leurs apports alimentaires et/ou pratiquer quotidiennement une activité physique intense : c’est l’anorexie.

De façon générale, les aliments que ces personnes s’interdissent sont ceux riches en graisses et en glucides (simples ou complexes). Le régime comprend principalement des protéines (œuf, poisson et volaille) en quantité importante par rapport aux autres groupes d’aliments, des légumes verts (haricots verts, concombre, salade, céleri, etc.) et des fruits rouges (fraises, framboises, myrtilles, etc.).

Les autres fruits et légumes sont bannis du fait de leur richesses en fructose (sucre contenu naturellement dans les fruits) et autres glucides. Ainsi, il est évident qu’un tel mode alimentaire sera à l’origine de carences non seulement énergétiques mais également en nutriments essentiels (glucides complexes, acides gras essentiels, vitamines et minéraux).

Ce genre de comportement est observé majoritairement chez les femmes, toutefois de plus en plus d’hommes deviennent obnubilés par leur apparence au point de contrôler chaque aliment qu’ils consomment.

L’indice de masse corporel (IMC) permet d’estimer l’état nutritionnel global, il est calculé en divisant le poids en kilogramme par le carré de la taille en mètre (P/T2). Un IMC sain est compris entre 18,5 et 25kg/m2. En dessous 18,5kg/m2, le déficit pondéral est accompagné d’une perte musculaire, c’est la dénutrition. D’autres techniques plus poussées permettent de confirmer l’état de dénutrition, c’est par exemple l’étude de la quantité de protéines circulant dans le sang et stockée ou le bilan azoté qui évaluent le statut protéique.

Les conséquences physiologiques des régimes

  • Des troubles du métabolisme !
    Le métabolisme va s’adapter aux restrictions alimentaires et va ménager les organes vitaux (cerveau et cœur). Le métabolisme de base est donc réduit : la thermorégulation est moins précise (sensibilité au froid accrue), le débit cardiaque, la pression artérielle et la respiration seront plus faibles. Les réserves de glycogène (forme de stockage du glucose) sont très basses voire nulles. La glycémie est toutefois maintenue à un niveau normal grâce à la synthèse de glucose à partir d’autres nutriments (protéines et lipides). La sécrétion d’insuline est basse mais stable et le taux de glucagon élevé. Ces deux hormones sont antagonistes, le glucagon promouvant la dégradation des réserves de l’organisme. Eventuellement, au long terme une hypoglycémie peut survenir.
    On constate également une altération du fonctionnement de certaines glandes endocrines telles que la thyroïde et les glandes surrénales. Ces modifications vont dérégler d’autant plus le métabolisme.
  • Un affaiblissement de l’organisme !
    L’affaiblissement de l’organisme est le résultat direct du déficit énergétique. Les difficultés à effectuer une activité ainsi qu’à récupérer après un effort sont les premiers signes.
    Les individus suivant un régime hypocalorifique ont également des risques accrus de contracter une infection. Les carences en macro et micronutriments, notamment en protéines, en vitamines A et C, en zinc et en sélénium, fragilisent le système immunitaire.
  • De l’atrophie musculaire !
    Des apports caloriques insuffisants pour couvrir les dépenses énergétiques de l’organisme conduisent à l’utilisation des réserves d’abord en glucides et en lipides, et si ils sont maintenus à celle des protéines. A ce stade, le cœur et le cerveau sont épargnés au détriment des muscles, du foie, du tube digestif, des reins et des glandes endocrines. Ceci se traduit par une diminution de la masse musculaire et de l’activité de ces différents organes.
  • Des troubles cardiovasculaires !
    Le ralentissement du métabolisme causé par le manque de nutriments et d’énergie affecte le système cardiovasculaire à différents niveaux, augmentant les risques de conditions cardiovasculaires. Les personnes dénutries présentent ainsi une chute de la pression artérielle, une diminution du débit et du rythme cardiaque et une réduction du volume sanguin.
  • Les autres troubles !
    Le manque de protéines se reflète directement sur l’aspect physique de l’individu souffrant de ce type de trouble alimentaire. Au niveau de la peau on observe une sécheresse, et des œdèmes peuvent apparaître. Les pieds et les mains sont froids, les cheveux ternes, rares et fragiles, les ongles mous et cassants, et le teint pâle. Un duvet peut également se développer sur le dos, les bras et les côtés du visage.La réduction des tissus graisseux et les dérèglements hormonaux résultant de la dénutrition entrainent chez les femmes l’arrêt des règles.
    Du fait du peu de fibres qu’il contient, un régime strict engendre de la constipation. De plus, un transit intestinal normal nécessite des apports alimentaires suffisants pour former les selles.
    A long terme, si elle n’est pas traitée, l’anorexie peut aboutir à la mort.

Les conséquences psychologiques des régimes

Une carence alimentaire va avoir des répercussions sur le cerveau et son activité de deux manières. D’abord d’un point de vue structural. Comme expliqué précédemment, une restriction calorifique mène à la fonte du tissu adipeux. Les cellules de l’organisme auront de plus en plus de mal à obtenir les lipides rentrant dans la constitution de leur membrane. Or dans les neurones, ces lipides interviennent dans la génération et la transmission des messages nerveux partout dans le corps et plus particulièrement le cerveau.

Ensuite d’un point de vue métabolique. Les faibles apports glucidiques vont mener à l’utilisation des lipides comme source d’énergie par les organes non glucodépendants (cœur, muscles etc). Le métabolisme de ces lipides produira des corps cétoniques qui eux pourront fournir de l’énergie au cerveau si le déficit énergétique se poursuit. En effet, le cerveau est glucodépendant, c’est-à-dire que le glucose est la seule molécule qu’il peut dégrader pour générer de l’énergie, en son absence les corps cétoniques peuvent être utilisés. Toutefois ceci n’est pas sans conséquence, l’accumulation de ces corps cétoniques dans le sang diminue son pH, ce qui, si elle persiste, peut conduire au coma.

Ces modifications vont avoir des implications sur le comportement et les facultés cognitives de l’individu. Les symptômes psychologiques souvent observés chez les anorexiques sont dépression, irritabilité, difficulté à se concentrer et repliement sur soi-même. Dans les cas extrêmes, le désespoir et les pensées suicidaires peuvent s’installer. Au fur et à mesure que la perte de poids augmente, les individus deviennent de plus en plus obsédés par la nourriture et le monde extérieur à de moins en moins d’importance. Ceci peut aboutir à un retrait total d’une vie sociale y compris une vie sexuelle, ceci étant en partie dû aux dérèglements hormonaux qui sont à l’origine d’une perte de la libido.

Les adolescents et les régimes

La restriction alimentaire a des conséquences d’autant plus dramatiques chez les adolescents. Durant la puberté (probablement entre 9 et 18 ans) de nombreux changements physiologiques se mettent en place, lesquels nécessitent des apports alimentaires adéquates en quantité ainsi qu’en qualité. C’est en effet une période pendant laquelle il y a « construction » de tissus, qui se traduit par ce qu’on appelle la poussée de croissance. Les muscles et les os se développent, l’activité hormonale est très intense, et les caractères sexuels apparaissent (premières règles, pilosité, renforcement de la libido, etc.). Ces mécanismes sont très demandeurs d’énergie d’où une fatigue continue souvent observée chez les individus de cette tranche d’âge. Ces modifications ne sont pas sans conséquences sur le psychique des adolescents, ce qu’un déséquilibre alimentaire peut amplifier.

Les signes physiques observés chez les adolescents sont similaires à ceux des adultes toutefois à ceux-ci s’ajoute un retard de croissance et un développement osseux anormal dû à une carence en protéines, vitamine D, calcium et phosphore. La puberté peut dans les cas extrêmes être retardée et des troubles intellectuels peuvent apparaître.

Retour à une alimentation équilibrée

Une restriction alimentaire prolongée entraine un rétrécissement de l’estomac rendant difficile voire douloureux l’ingestion d’un repas de taille normale. La sensation de faim a également disparu étant donné qu’elle est proportionnelle à la taille de l’estomac. En effet, la ghréline, l’hormone régulant la sensation de faim, est sécrétée par la paroi stomacale, plus celle-ci sera étendue plus la production de l’hormone sera élevée. A cela s’ajoute des lésions et des inflammations des muqueuses à différents niveaux du tube digestif, notamment dans la bouche due à la diminution des sécrétions salivaires causée par une carence en nutriments et en fluides. De plus le ralentissement du métabolisme observé lors du régime favorise le stockage et une reprise de poids très rapide.

Le retour à une alimentation équilibrée doit donc être progressif et suivi par un professionnel, médecin nutritionniste ou diététicien. Il faut commencer par des aliments à volume restreint mais de densité nutritionnelle élevée. Ces repas doivent être fractionnés et leur taille augmentée progressivement. Si les apports en glucides sont trop importants et/ou trop rapide, il peut se produire un arrêt respiratoire ou cardiaque causé par l’épuisement des réserves de phosphore que provoque le métabolisme des glucides. La prise de poids est stimulée par des apports énergétiques initialement faibles puis peu à peu augmentés. Celle-ci doit être comprise entre 500g et 1kg par semaine.

Les aliments liquides sont les mieux supportés en début de traitement. Le lait est un aliment de choix étant donné sa teneur en protéines animales. Il ne faut tout de même pas excéder un litre par jour afin de prévenir les diarrhées. La consommation de lipides doit être surveillée de manière à fournir aux cellules les acides gras qui sont indispensables à la synthèse de leurs membranes. L’ingestion de sucre rapides (index glycémique haut : fruits et produits sucrés) avant chaque repas permet de stimuler l’appétit.

Des compléments alimentaires en vitamines et oligo-éléments sont souvent recommandés. Certains patients nécessitent une nutrition par voie artificielle (entérale et/ou parentérale) tant leurs besoins et les difficultés à se nourrir sont importants.

Une rééducation doit également avoir lieu de manière à réassocier la sensation de faim au fait même de manger. Après une restriction alimentaire sévère, les patients tendent à avoir une attitude inverse et à développer une hyperphagie ou dans certains cas une boulimie.

« J’ai été horrifiée de constater qu’en tapant “régime extrême” dans mon moteur de recherche j’ai eu accès à de nombreux sites me proposant des méthodes rapides pour perdre 3 à 5 kilos PAR SEMAINE. Ces régimes stricts comme je viens de l’expliquer sont très dangereux pour la santé et la perte de poids ne doit pas excéder 1kg par semaine (à l’exception des personnes obèses qui peuvent perdre plus – principalement de l’eau – en début de programme d’amaigrissement). Si vous désirez perdre du poids rien ne vaut une alimentation équilibrée, sans frustration mais tout de même limitée en acides gras saturés, en sucres rapides et en alcool. »

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